Colloque international organisé par TRIANGLE (UMR CNRS 5206, ENS de Lyon, IEP de Lyon, Université Lyon 2, Université Jean Monnet de Saint-Etienne), IDHE (UMR CNRS 8533, Université Paris 8), LED (EA 3391, Université Paris 8)
12-13 avr. 2013 Université Lumière Lyon 2 (France)

Inscriptions ouvertes jusqu'au 31 mars 2013

Présentation

Si les théories de Quesnay, de ses disciples et des physiocrates « dissidents » ont fait l’objet de très nombreux commentaires, si la diffusion internationale de la physiocratie ou ses prolongements sous la Révolution française et dans les premières décennies du 19e siècle ont donné lieu à des colloques et des publications, il n’en va pas de même de la critique de la physiocratie.

Ce thème, longtemps laissé en friche, fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt et c’est dans ce cadre que nous nous inscrivons. En effet, plusieurs journées d’études ont eu lieu en Norvège en septembre 2012 sur la physiocratie et les oppositions qu’elle a soulevé dans l’espace européen jusqu’à la fin du 18e siècle. Dans le prolongement de cette première manifestation, et dans une optique de complémentarité, le colloque international de Lyon a pour objet de couvrir les champs les plus larges possibles de l’anti-physiocratie et de l’opposition aux principes et aux pratiques physiocrates. Il s’agit en particulier de se positionner sur une perspective longue, qui va des prémices de l’école jusqu’aux critiques adressées aux idées physiocrates par les économistes, théoriciens et pamphlétaires de la première moitié du 19e siècle. Nous souhaitons que le colloque ait un souci d’exhaustivité en ne se cantonnant pas à l’économie et l’histoire proprement dites, et en ouvrant le champ d’étude à l’ensemble des idées, courants et réactions anti-physiocrates, quelles que soient les formes qu’elles revêtent. À titre indicatif, on peut mentionner en particulier :

  • Les travaux des théoriciens qui se sont opposés à l’école de Quesnay sur le plan analytique : Forbonnais, Galiani, Graslin ou Montaudouin de la Touche, mais aussi Accarias de Sérionne, Béardé de l’Abbaye, Costé de Saint-Supplix, Pesselier, Pfeiffer, ou Tiffaut de la Noüe par exemple,
  • Les œuvres des Républicanistes classiques et des opposants « politiques » à la physiocratie (Mably, Rousseau, Linguet, Necker…),
  • La critique qui affleure de la littérature, de la poésie, des fables et du théâtre (Voltaire, L.-S. Mercier,…),
  • Les revirements de personnages d’abord proches, puis très critiques avec la physiocratie, à l’image de Diderot,
  • Les réactions des cours souveraines, de l’élite éclairée, mais aussi les réactions populaires, à la politique et même à la pensée physiocrate (chansons, libelles…) ;
  • Les critiques des théoriciens du 19e siècle (en particulier des premiers socialistes et des économistes « libéraux » français) sur la physiocratie de l’école et ses prolongements après la Révolution ;
  • Les critiques des expériences et théories physiocrates à travers le monde. 

Ce colloque se veut donc ouvert très largement au-delà des seuls historiens et historiens de la pensée économique, et invite les chercheurs qui s’intéressent à l’histoire politique, littéraire, culturelle des années 1750 jusqu’au milieu du 19e siècle, à soumettre leurs propositions sur ce thème fédérateur de l’opposition à la physiocratie – dans toutes ses dimensions.

   

Conférencier invité

Steven L. Kaplan,
Cornell University

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